L’ H I V E R
Ca y est : il est déjà là,
L’hiver avec tous ses frimas.
Des arbres rabougris comme autant de morts.
La nature résiste, puis finalement s’endort.
Un plafond bas,
Plein de verglas,
Des corps meurtris
Et l’âme aussi.
Le soir glisse et la nuit tombe,
Elle s’immisce dans les décombres,
Va et ripe sur les tombes,
Allonge des immenses ombres.
Des jours trop courts, qui sont trop sombres.
Trottoirs que la neige encombre.
Le temps pourri,
La pluie très froide,
Même à midi
L’ambiance est roide.
Engoncée, serrée dans trop de vêtements,
Peur de déraper, elle marche gauchement.
La tête rentrée dans les épaules,
Elle claque des dents.
Comme tout là haut, tout près du pôle :
Glacial, le vent.
Jamais il n’a fait si froid,
Du moins c’est ce que je crois.
Le matin c’est la gelée.
Dure longtemps de pâles journées.
Tombe le grésil ou la grêle
Qui s’abat sur l’arbrisseau frêle.
Le souffle polaire s’insinue
Jusqu’au fond de petites rues.
Je hais l’hiver
Moi, fils du soleil.
Il est pervers
Sauf … vers la Noël.
Henri Cossini Le Niétrec
Janvier 2010