S’emballent des moteurs, chuintent sur l’asphalte
des démarrages, trombe aux retards, alibis ;
la semaine reprend ; quelques petiots font halte,
pour un fou rire, sous mon auvent : C’est lundi…
Et bruissent dans ma ville, aux chantiers, aux cuisines,
les nommés techniciens, qu’ils soient dans des gourbis
ou en locaux huppés ; et ça vit sans sourdine,
ça râle, ça chantonne aux fourneaux : C’est mardi…
L’enfance, buissonnière aux chemins de l’école,
bourdonne en la maison, au jardin, pour abris
à ses jeux, à ses mots qu’emportera Éole,
maître des vents et des secrets : C’est mercredi…
Aboient chiens, hurlent sirènes, claquent portières,
strident marteaux piqueurs, résonnent, à l’envi,
ces litanies dedans mon quartier fourmilière,
cour de récréation, en liesse : C’est jeudi…
Le poissonnier exulte, et la carpe est muette ;
le coucou, de l’horloge, et le chat sont amis ;
ronronne l’alentour, pousse la chansonnette
le quidam au turbin : voilà, C’est vendredi…
Barytonne la fée sous plumeau du ménage,
s’égosillent des mots d’oiseaux entre caddies,
chuchotent des passants pour quelques papotages,
donne de la voix ma cité : C’est samedi…
Carillonne l’église, et roucoulent, pépient,
les ‘tous ceux’ dans leurs nids ; ma commune s’épanche
en trémolos pour grâce matinée au lit
de farniente, de foyer, de vie : C’est dimanche…